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Les grincements du parquet. Quand la justice s’improvise sur scène

Les comédiens du CIL avec Luc Tallieu

Ce Samedi 9 août, j’ai assisté au spectacle les grincements du parquet  proposé par le Collectif d’Improvisation du Léman (CIL), la troupe de théâtre d’improvisation de Thonon-les-Bains. Ce spectacle  était programmé dans le cadre  de la 29 ieme édition des Fondus du Macadam, le festival des arts de la rue de Thonon-les-Bains.

Faites entrer l’accusé

Le spectacle avait lieu dans un décor de tribunal avec une accusée, son avocate et l’avocat général. Avant le début du jeu, les comédiens ont demandé aux spectateurs des éléments de jeu (prénom, âge, secret, caractère…). Ils devaient apporté ces éléments au jeu. A la fin du procès, le public devait décider de la culpabilité du prévenu.

Dans la version que j’ai vue, l’accusée avait cru voir une connaissance dans la fil d’attente d’un manège au parc d’attraction Walibi, et avait dépassé beaucoup de monde.

Une dizaine de comédiens du CIL ont incarné les différents personnages. Chacun des deux avocats pouvait faire appel a un témoin et un expert. L’ avocat général a fait appel un fidèle de l’église et a un expert en doublage de file d’attente. Quand a l’avocate de défense elle a convoqué l’ex femme de l’accusée et une experte de la phobie d’être dernier. Pour ma part, j’ai fourni des éléments de jeu à l’expert en doublage de file d’attente.

A partir des différents éléments fournis par le public, les comédiens du CIL ont alors improvisé pendant 45 minutes !

Improvisé mais travaillé !

Pour ce spectacle le CIL a travaillé sur l’acquisition du langage judiciaire. Il ont étudié  la posture de l’avocat général,  de la défense, la construction de liens entre l’accusé entre les personnages des témoins, ainsi que les enjeux des chefs d’accusation quand ce ne sont au final pas des délits mais de simples écarts à la morale. Ils se sont servis de leurs propres expériences et de leurs propres histoires de vie pour défendre notre droit à – parfois – sortir du chemin “normal” des règles légales et morales. Ils ont pu s’appuyer sur l’expertise de Luc Tallieu, des Cyranosaures (Toulouse) venu spécifiquement apporter son savoir-faire aux comédiens du CIL pendant la phase préparatoire.

« Dans ce tribunal à ciel ouvert, la justice est rendue sur la place publique pour des délits insignifiants, ou des crimes de pacotille.

Voici l’occasion de nous interroger sur ce que disent de nous – et de nos vies – nos petits délits du quotidien, et comment ceux qui nous entourent nous jugent pour cela.

Si dans la vraie vie, pour des broutilles, nous ne sommes pas escortés menottes aux poignets dans le box des accusés, nos petits écarts à la loi ou aux règles morales ne seraient-ils pas juste les révélateurs de nos combats quotidiens, de nos souffrances silencieuses, ou de nos sentiments étouffés ? »

 

En conclusion

J’ai beaucoup apprécié ce spectacle il était drôle et ont avait l’impression d’assister a un vrai procès ! Pour la petite histoire l’accusée a été condamnée à rester 4 mois avec le costume de la mascotte de Walibi.

Ce spectacle a provoqué de nombreux rires dans l’assistance et le public a chaudement applaudi les comédiens du CIL à l’issue de la représentation. Ces derniers ont pris le temps de discuter avec les spectateurs après la représentations. Si vous en avez l’occasion, je vous recommande d’assister à cette création du CIL.

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