Rebellle(s) sans cause : une première qui fait sensation !
Certains moments dans la vie culturelle marquent durablement. C’est le cas des premières, ces instants magiques où une compagnie monte pour la première fois sur scène face à son public. Ce jeudi 9 janvier, la compagnie La Maison et Loizeau nous a offert une de ces premières inoubliables avec la pièce Rebelle(s) sans cause. Pour l’occasion, son metteur en scène, Hadrien MARIELLE-TREHOÜART, a proposé une relecture audacieuse de Fantasio d’Alfred de Musset. Une adaptation où théâtre, rock et cinéma s’entrelacent avec brio. Résultat ? Une réussite éclatante.
Alfred de Musset et James Dean : deux rébellions, une même quête de liberté
La pièce Fantasio explore des thèmes intemporels : la quête d’identité, la critique sociale et la liberté. Ces questionnements, Hadrien MARIELLE-TREHOÜART les a transposés dans les années 1970, une décennie marquée par la rébellion culturelle et sociale. Le choix du titre, Rebelle(s) sans cause, n’est pas anodin : il fait directement écho au film culte Rebel Without a Cause (La Fureur de vivre) avec James Dean.
Dans cette adaptation, les parallèles sont évidents. Fantasio, jeune homme désabusé, incarne une révolte douce-amère, tout comme le personnage de Jim Stark dans le film. Tous deux se battent contre les conventions sociales et cherchent un sens à leur existence dans un monde qui semble figé. Ces univers, bien que séparés par des siècles, se rejoignent dans une même quête de liberté et d’authenticité.
Un spectacle hybride : théâtre, rock et cinéma en fusion
Dès les premières minutes, le spectateur est transporté dans un univers unique, où les codes du théâtre classique rencontrent l’énergie brute des années 70. Le décor minimaliste met en valeur une mise en scène audacieuse, ponctuée de projections vidéo. Certaines sont préenregistrées, d’autres filmées en direct et diffusées en noir et blanc, ajoutant une profondeur cinématographique rare dans le spectacle vivant.
La musique, jouée en live, est une autre prouesse de cette adaptation. Les musiciens revisitent des standards des années 70 avec intensité et créativité. La version de Daddy Cool des Boney M. réinvente le classique avec une énergie rock qui électrise la salle. Plus qu’une simple ambiance sonore, cette bande originale en direct devient un personnage à part entière, soutenant chaque scène avec puissance et émotion. J’en suis à regretter de ne pas pouvoir repartir avec l’album de la pièce ! Le musicien que je suis salue la qualité des graves de la chanteuse; je suis sous le charme.
Un pont entre les générations
Le génie de cette adaptation réside dans sa capacité à toucher des publics variés. Les plus jeunes, collégiens ou jeunes adultes, se retrouvent dans l’audace de la mise en scène et la modernité des choix artistiques. Les spectateurs plus âgés, eux, apprécient les clins d’œil aux années 70 et la réinterprétation de morceaux qui ravivent des souvenirs.
Au-delà des générations, cette œuvre séduit par son universalité. La rébellion de Fantasio et la quête d’identité de la princesse Helzbeth résonnent autant aujourd’hui qu’à l’époque de Musset. Les thèmes explorés – la liberté, l’amour, la remise en question des conventions – demeurent d’une actualité frappante.
Un avenir prometteur pour une œuvre unique
Avec Rebelle(s) sans cause, Hadrien MARIELLE-TREHOÜART et la compagnie La Maison et Loizeau signent une première magistrale. En brouillant les frontières entre théâtre et cinéma, en mêlant rébellion romantique et énergie rock, ils offrent une expérience vibrante et inédite.
Ce spectacle n’est pas seulement une relecture de Fantasio, c’est une œuvre hybride, vivante, qui célèbre l’audace artistique et la richesse des dialogues entre les époques. On ne peut que souhaiter une longue vie à cette pièce, qui mérite d’être jouée, rejouée et partagée. C’est un voyage entre deux univers, une célébration de la rébellion, et une invitation à redécouvrir l’éternelle quête de liberté.
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