« Memento » : une fusion électrisante entre électro et hip-hop
La scène s’illumine dès les premières minutes de Memento, la quatrième création de la compagnie Mazelfreten, dirigée par Brandon Masele et Laura Defretin. Présenté à l’Auditorium de Seynod, ce spectacle est une véritable déclaration artistique, un manifeste où six danseurs – trois hommes et trois femmes – originaires de Chine, de Russie, du Portugal, du Japon et de France, offrent une performance saisissante d’énergie et de précision.
Un voyage chorégraphique entre puissance et poésie
Dès le lever de rideau, Memento impose son rythme effréné. Les tableaux s’enchaînent, mêlant des séquences dynamiques sur des musiques électroniques rappelant l’ambiance des festivals techno, à des moments de pure poésie. Certains passages évoquent l’âge d’or de la tecktonik, tandis qu’un danseur repousse les limites du corps avec des mouvements de contorsion impressionnants, suscitant à la fois fascination et empathie parmi les spectateurs.
Mais Memento, ce n’est pas seulement une démonstration de virtuosité. C’est aussi une œuvre empreinte d’émotion, comme en témoigne une séquence poignante où une danseuse interprète du Chopin au piano, accompagnant les danseurs dans un moment de grâce absolue. Un mariage surprenant entre musique classique et danse électro qui fonctionne à merveille et captive le public.
Un manifeste artistique et culturel
La compagnie Mazelfreten décrit Memento comme une déclaration au monde, un testament public sur ce qu’elle est fondamentalement. Cette pièce représente un tournant pour la compagnie, un retour aux sources après le succès de « Rave Lucid », leur précédente création 100% électro, programmée précédemment à l’Auditorium de Seynod également. Avec Memento, ils reviennent à l’alliance du hip-hop et de l’électro, partageant leur force, leurs valeurs et leur signature – performance, contemplation, poésie, mélodie, unité, élévation – avec pour ultime but de transmettre un élan de vie.
Sur scène, cette vision se traduit par la rencontre authentique de deux gestuelles, à travers différents genres, corps, cultures et origines. Le traditionnel tapis de danse noir est remplacé par un tapis blanc, ouvrant le champ des possibles pour la création lumière, confiée à Judith Leray. Une composition musicale originale, alliant musiques électronique et acoustique, ajoute une dimension hétéroclite sur le plan sensoriel.
Une communion finale avec le public
Si la performance en elle-même est déjà une réussite, le final de Memento marque les esprits : dans un élan de partage, les spectateurs rejoignent les danseurs sur scène, transformant la salle en une immense piste de danse collective. Un moment de communion rare qui conclut ce spectacle sur une note vibrante et inoubliable.
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